L’Europe, à tâtons

Quand l’Allemagne tousse, toute l’Europe s’enrhume ! Ce qui était valable hier pour Boulogne-Billancourt peut s’appliquer aujourd’hui à une échelle bien plus vaste. L’économie allemande flirte avec la récession et pourrait vite y plonger, entraînant la zone euro toute entière. Et il ne s’agit plus aujourd’hui des conséquences de la crise de l’automobile, mais d’une tendance plus générale qui menace d’être encore accentuée par les effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Chine, ses deux principaux clients.

L’Italie joue les prolongations

Combien de temps la crise politique italienne va-t-elle encore pouvoir durer avant d’éclater ? Favorable au Mouvement des 5 étoiles lors de la formation de l’actuelle coalition avec la Ligue, le rapport de force électoral a changé dans le pays, selon les sondages d’opinion. La Ligue prétend à un remaniement du gouvernement en sa faveur et pourrait déclencher de nouvelles élections pour l’imposer. Ce qui pourrait amener à une rupture de la coalition et à la recherche par Matteo Salvini de nouvelles alliances.

De quoi sera fait demain

Ce qui devait arriver arriva ! Le commissaire européen Pierre Moscovici a annoncé la décision de la Commission à propos de l’Italie : « une procédure pour déficit excessif au titre de la dette n’est plus justifiée à ce stade ». Elle doit encore être formellement validée par l’Eurogroupe le 9 juillet. Et Matteo Salvini a immédiatement repris ses forfanteries : « j’en étais sûr, maintenant je proposerai au gouvernement d’accélérer sur le budget de l’an prochain. »

L’ère des petits accommodements

Les dirigeants européens vont-ils être à la hauteur de l’enjeu représenté par la nomination aux « top jobs », comme on les appelle à Bruxelles ? Le Conseil européen est notamment en charge des successions aux présidences de la Commission et de la BCE, mais peut-on n’y voir, pour comprendre la bataille à leur sujet qui a commencé, que l’expression d’un simple jeu d’influence destiné à avoir demain l’oreille des vainqueurs ?

Italie session 4

Giuseppe Conte et Giovanni Tria, le président du Conseil et le ministre des Finances italiens, vont-ils avoir gain de cause ? À la lecture des rumeurs dont la presse allemande se fait l’écho, la Commission pourrait dans l’immédiat ne pas décider d’une procédure de déficit excessif et leur donner contre toute attente raison. En attendant un éventuel rebondissement à l’occasion d’une prochaine rencontre des autorités européennes.